Au début elle était froide!
Mets ton maillot et viens plonger!
Avant de me jeter avec l’eau du bain, tu peux me lire . Quelques lignes pour te donner envie d’oser. Au début, elle était froide, puis je ne ressentais plus la morsure de l’eau. Je m’y étais habitué.
Aller on y va ! Plongeons joyeusement au risque de faire un plat en te racontant mes divagations neuronales.
Quand j’hésite à me lancer dans une idée, un projet… J’ouvre l’un des tiroirs de ma grande et mystérieuse armoire à neurones. Mon cerveau semblant parfois en léthargie me donne souvent une clé pour me relancer.
Cela n’a de sens que pour moi bien sûr, mais je suis fortement convaincu que chacun peut légèrement creuser et trouver en lui de superbes ressources. J'en sors une enveloppe sur laquelle est écrit un mot : plongeoir!
Bien sûr, c’est une image mentale, mais les faits eux sont bien réels.
Lorsque je me pose trop de questions ou que j’hésite encore et encore. Je ne pense pas à Francis CABREL sur ce coup-là, mais à ma dynamique image mentale. Je la provoque à chaque fois qu’il me faut prendre une décision qui me semble importante, engageante comme de changer de vie, de métier…
Alors si ça peut t’aider une fois de plus. C’est cadeau !
Retour vers le futur et j’ai à nouveau quatorze ans. À l’âge même où je vais réaliser, quelques semaines plus tard, mon tour de Bretagne en Mobylette et finir avec une crêpière sur le porte-bagages.
Pas une dame, mais le ou la bilig avec un ou deux L au choix. Tu sais, cette plaque ronde sur laquelle tu feras de belles crêpes et galettes. Mais qu’elles soient bonnes surtout.
Il me faudra raconter cette autre histoire, de mon tour de Bretagne, qui a fait certainement naître le père Le Roïc.
C’était une fin d’année scolaire au collège (vers 1972-73). J’allais brillamment obtenir mon brevet des collèges au rattrapage d’une part et au bénéfice de l’âge « avancé » du garçon d’autre part. Ça son importance comme tu vas t’en rendre compte.
Deux redoublements (CM2 et 5e) m’offraient une certaine maturité physique vis-à-vis des copains de classe. Je crois bien même qu’à cette époque-là, je devais avoir des tablettes de chocolat en lieu et place des abdominaux. Depuis j’ai inversé l’ordre des choses.
J’avais juste envie de me le rappeler, car elles sont si loin désormais ces années enchanteresses comme les tablettes en question.Désormais le chocolat ce n’est que pour les crêpes. Je t’apprendrai à le détendre pour qu’il soit onctueux.
Une sortie piscine en cette fin d’année au calendrier scolaire.
Pour briller devant les filles, je plongeais des trois mètres avec appel en bout de planche. Saut de l’ange et tout et tout… comme j’en avais l’habitude. Truc du parfait prépubère qui fume des clopes pour faire plus viril. Et que tu remontes ton slip, de frimeur, sous l’eau pour ne pas te taper la honte en remontant l’échelle du bassin.
La piscine s’apprêtait à fermer et nous devions donc évacuer la fosse à plongeon où je me trouvais. Alors, je décidais de passer à l’étage supérieur. Du trois au cinq mètres pour finir en héros aux yeux des belles demoiselles.
Deux petits mètres de plus et toutes les filles se pâmeraient ou tomberaient dans les pommes et pour ma pomme. Une plaisanterie pour moi que cette affaire là ! Plus personne dans la fosse et pratiquement tous les regards sur moi. Surtout ceux des belles jeunes filles.
Et pourtant !
Plus une seule ridule ne troublait la surface de ce bassin vidé de ces ados bruyants.
Pas une légère vaguelette en surface. Je distinguais alors chaque petit carreau bleu au fond de la piscine du haut de cette plateforme. Cela en augmentait encore davantage l’impression d’une grande hauteur. Comme si je m’apprêtais à me lancer de plus de dix mètres.
Et surtout, le sentiment de plus en plus inquiétant de me trouver ridicule à l’idée de renoncer par la peur. Redescendre par l’échelle à l’étage inférieur m’aurait rendu piteux. Pire qu’un poisson d’avril dans le dos !
Un grand moment de solitude. Comme le poisson rouge, de mon amie Cricri, devenu tout blanc dans son petit aquarium. Lui, il s’en fout du ridicule, il est tout seul.
Je dois mon salut à ce maître nageur qui monta me rejoindre, car il comprit, je le suppose encore, mon embarras. Je lui racontais en marmonnant “ma peur” de faire un plat douloureux ; et à demi-mot ma trouille grandissante !
Il m’expliquait calmement la technique “simple” du premier plongeon réussi. Et juste, me disait-il, pour me montrer la bonne technique au bord du plongeoir. Il me demanda de joindre les mains au-dessus de ma tête, puis de mettre ma tête entre mes bras ainsi tendus. Ensuite, il me fit me pencher vers l’avant tranquillement. (Mais non ce n’est pas ce que tu crois)
D’une petite poussée délicate et discrète dans le bas du dos, il provoqua mon premier vrai plongeon qui s’exécuta ainsi.
Plus facile qu’il n’y paraissait et j’en fus le premier surpris. Comme un film, je revois son pouce tendu vers le ciel lorsque je sortis la tête de l’eau. Il m’invita à remonter et nous plongeâmes une autre fois ensemble.
Facile ! C’était donc moins compliqué qu’il n’y paraissait.
Je ne me rappelle pas si je frimais. Je ne me souviens plus si j’avais fait impression auprès des filles, mais j’étais fier d’avoir osé. Merci, Monsieur le maître nageur.
J’ai désormais dépassé la soixantaine et c’est toujours là dans ma boîte à neurones. Cette petite histoire tout simplement pour te dire que je comprends qu’il n’est pas toujours facile de se décider ou de faire un choix. Et parfois c’est une rencontre qui t’aide à y voir clair.
Ce sera peut-être moi en choisissant de venir dans mon atelier pour te former au métier de crêpier. Et si je devenais ton maître nageur ? Ça va être du joli dans la pâte à crêpes.
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout et peut être à bientôt.
Patrick ou Patrig en Breton dit le père Le Roïc
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